- fais
- I.Fais, m. Est proprement un trousseau soit de bois ou autre chose à porter sur le dos ou sur la teste lié de corde ou de hard, dont on appelle Portefais ceux qui se loüent à porter tels fardeaux. Il vient de Fascis Latin, duquel Virgile a usé en cette signification. Et cestuy de Fascia Latin, qui se prend generalement pour ligature, dont procede le verbe Fasciare, trousser avec corde ou hard un fardeau. Faisser ou enfaisser. Et Fasces, la marque et ensegne des Consuls et haute justice des Romains, parce que les verges et la hache estoient avec courroyes de cuyr ou lanieres liées autour d'une demy-picque, que le licteur ou executeur de leurdite haute justice, deslioit au commandement du Consul, quand cas d'execution se presentoit. Les Languedocs et peuples adjacents disent aussi Fays par diphthongue claire et ouverte, et Faysse, f. penac. Pour la bande large soit de drappeau ou d'autre estoffe, dont les enfançons sont serrez dans leurs langes. Et Fayssar pour lier. Et l'Italien Fascio. Il se prend aussi par metaphore pour toute charge onereuse.II.Cheoir sous le fais, Succumbere oneri, Sub onere concidere. Liuius lib. 23.Le fais de toute la maison, Onus familiae.Fais qui sont merveilleusement grands et pesans, Onera colossica.Obeïr aux fais, ou Plier sous le fais, ou Ne pouvoir porter le fais, Oneri vel ponderi cedere.Ils portent grand fais, Magni sunt oneris.Sous le fais et charge, Sub pondere.Elle a prins son fais, elle s'est affaissée, Moles sedimentum cepit, Sedimentum molis factum est.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.